clock_getres(2) | System Calls Manual | clock_getres(2) |
clock_getres, clock_gettime, clock_settime - Fonctions d'horloge et de temps
Bibliothèque C standard (libc, -lc), depuis la glibc 2.17
Avant la glibc 2.17, bibliothèque de temps réel (librt, -lrt)
#include <time.h>
int clock_getres(clockid_t clockid, struct timespec *_Nullable res);
int clock_gettime(clockid_t clockid, struct timespec *tp); int clock_settime(clockid_t clockid, const struct timespec *tp);
clock_getres(), clock_gettime(), clock_settime() :
_POSIX_C_SOURCE >= 199309L
La fonction clock_getres() cherche la résolution (précision) de l'horloge clockid spécifiée et si res est non NULL, elle l'enregistre dans la structure timespec pointée par res. La résolution des horloges dépend de l'implémentation et ne peut pas être configurée par un processus particulier. Si la valeur du temps pointé par l'argument tp de clock_settime() n'est pas un multiple de res, cette valeur est tronquée à un multiple de res.
Les fonctions clock_gettime() et clock_settime() récupèrent et configurent le temps de l'horloge clockid spécifiée.
Les arguments res et tp sont des structures timespec(3).
L'argument clockid est l'identifiant d'une horloge particulière sur laquelle agir. Une horloge peut être globale au système, et par conséquent visible de tous les processus, ou propre à un processus, si elle mesure le temps uniquement pour celui-ci.
Toutes les implémentations prennent en charge l'horloge temps réel globale, laquelle est identifiée par CLOCK_REALTIME. Son temps représente le nombre de secondes et nanosecondes écoulées depuis l'époque UNIX (1er janvier 1970 à 00:00:00 UTC). Lorsque son temps est modifié, les horloges mesurant un intervalle de temps ne sont pas affectées alors que celles indiquant une date (heure) absolue le sont.
Plusieurs horloges peuvent être implémentées. L'interprétation des valeurs de temps correspondantes et l'effet sur les temporisateurs ne sont pas spécifiés.
Les versions suffisamment récentes de la glibc et du noyau Linux gèrent les horloges suivantes :
Linux implémente aussi des instances d'horloge dynamique comme décrit ci-dessous.
Outre les ID d'horloge à la manière System-V codés en dur décrits ci-dessus, Linux prend également en charge des opérations d'horloge POSIX sur certains fichiers de périphériques. De tels périphériques s'appellent des « horloges dynamiques » et ils sont gérés depuis Linux 2.6.39.
Avec les macros adéquates, les descripteurs de fichier ouvert peuvent être convertis en ID d'horloge et passés à clock_gettime(), clock_settime() et clock_adjtime(2). L'exemple suivant montre la manière de convertir un descripteur de fichier en ID d'horloge dynamique.
#define CLOCKFD 3 #define FD_TO_CLOCKID(fd) ((~(clockid_t) (fd) << 3) | CLOCKFD) #define CLOCKID_TO_FD(clk) ((unsigned int) ~((clk) >> 3)) struct timespec ts; clockid_t clkid; int fd; fd = open("/dev/ptp0", O_RDWR); clkid = FD_TO_CLOCKID(fd); clock_gettime(clkid, &ts);
clock_gettime(), clock_settime() et clock_getres() renvoient 0 si elles réussissent. Si elles échouent, -1 est renvoyé et errno est positionné pour indiquer l'erreur.
Ces appels système sont apparus dans Linux 2.6.
Pour une explication des termes utilisés dans cette section, consulter attributes(7).
Interface | Attribut | Valeur |
clock_getres(), clock_gettime(), clock_settime() | Sécurité des threads | MT-Safe |
POSIX.1-2001, POSIX.1-2008, SUSv2.
Sur les systèmes conformes à la spécification POSIX sur lesquels ces fonctions sont disponibles, la constante symbolique _POSIX_TIMERS est définie dans <unistd.h> comme étant une valeur supérieure à 0. Les constantes symboliques _POSIX_MONOTONIC_CLOCK, _POSIX_CPUTIME, _POSIX_THREAD_CPUTIME indiquent que CLOCK_MONOTONIC, CLOCK_PROCESS_CPUTIME_ID, CLOCK_THREAD_CPUTIME_ID sont disponibles. (Consultez aussi sysconf(3).)
POSIX.1 spécifie ce qui suit :
Configurer la valeur de l'horloge CLOCK_REALTIME avec clock_settime(2) ne doit avoir d'effet ni sur les threads bloqués attendant un service de temps relatif basé sur cette horloge, y compris la fonction nanosleep() ; ni sur l'expiration des compteurs relatifs basés sur cette horloge. En conséquence, ces services de temps doivent expirer lorsque la durée relative demandée est atteinte, indépendamment de l'ancienne ou la nouvelle valeur de l'horloge.
Selon POSIX.1-2001, un processus avec des « privilèges adéquats » peut changer les horloges CLOCK_PROCESS_CPUTIME_ID et CLOCK_THREAD_CPUTIME_ID avec clock_settime(). Sous Linux, ces horloges ne peuvent pas être modifiées (c'est-à-dire qu'aucun processus n'a de « privilèges adéquats »).
Sur certaines architectures; une implémentation de clock_gettime() est fournie dans le vdso(7).
Avant la prise en charge par le noyau Linux de CLOCK_PROCESS_CPUTIME_ID et CLOCK_THREAD_CPUTIME_ID, la glibc a mis en œuvre ces horloges sur bien des plate-formes en utilisant les registres temporisateurs des CPU (TSC sur i386, AR.ITC sur Itanium). Les registres peuvent être différents entre les CPU avec pour conséquence des résultats bidons pour ces horloges si un processus a été transféré sur un autre CPU.
Si les CPU d'un système multiprocesseur ont différentes sources d'horloges, il n'y a aucun moyen de maintenir une corrélation entre les registres temporisateurs puisque chaque CPU tournera à une fréquence légèrement différente. Si c'est le cas, clock_getcpuclockid(0) renverra ENOENT pour signifier cette condition. Les deux horloges seront donc utiles si on peut être certain que le processus reste sur un CPU en particulier.
Les processeurs d'un système multiprocesseur ne démarrent pas exactement au même moment, ainsi les registres temporisateurs sont lancés avec un décalage. Certaines architectures incluent un code pour tenter de limiter ce décalage au démarrage. Toutefois, ce code ne garantit pas l'accord précis des décalages. La glibc ne contient rien pour gérer ces décalages (à la différence du noyau Linux). Typiquement, ces décalages sont petits et ainsi, leurs effets peuvent être négligeables dans la plupart des cas.
Depuis la glibc 2.4, les fonctions qui encapsulent les appels système décrits dans cette page permettent d'éviter les problèmes mentionnés ci-dessus en utilisant les horloges CLOCK_PROCESS_CPUTIME_ID et CLOCK_THREAD_CPUTIME_ID du noyau, lorsque celles-ci sont disponibles (c'est-à-dire les versions de Linux 2.6.12 et ultérieures).
Le programme ci-dessous montre l'utilisation de clock_gettime() et de clock_getres() avec différentes horloges. Il s'agit d'un exemple de ce qu'on pourrait voir en lançant le programme :
$ ./clock_times x CLOCK_REALTIME : 1585985459.446 (18356 days + 7h 30m 59s)
resolution: 0.000000001 CLOCK_TAI : 1585985496.447 (18356 days + 7h 31m 36s)
resolution: 0.000000001 CLOCK_MONOTONIC: 52395.722 (14h 33m 15s)
resolution: 0.000000001 CLOCK_BOOTTIME : 72691.019 (20h 11m 31s)
resolution: 0.000000001
/* clock_times.c
Sous licence GNU General Public v2 ou postérieure. */ #define _XOPEN_SOURCE 600 #include <stdbool.h> #include <stdint.h> #include <stdio.h> #include <stdlib.h> #include <time.h> #define SECS_IN_DAY (24 * 60 * 60) static void displayClock(clockid_t clock, const char *name, bool showRes) {
long days;
struct timespec ts;
if (clock_gettime(clock, &ts) == -1) {
perror("clock_gettime");
exit(EXIT_FAILURE);
}
printf("%-15s: %10jd.%03ld (", name,
(intmax_t) ts.tv_sec, ts.tv_nsec / 1000000);
days = ts.tv_sec / SECS_IN_DAY;
if (days > 0)
printf("%ld jours + ", days);
printf("%2dh %2dm %2ds",
(int) (ts.tv_sec % SECS_IN_DAY) / 3600,
(int) (ts.tv_sec % 3600) / 60,
(int) ts.tv_sec % 60);
printf(")\n");
if (clock_getres(clock, &ts) == -1) {
perror("clock_getres");
exit(EXIT_FAILURE);
}
if (showRes)
printf(" résolution : %10jd.%09ld\n",
(intmax_t) ts.tv_sec, ts.tv_nsec); } int main(int argc, char *argv[]) {
bool showRes = argc > 1;
displayClock(CLOCK_REALTIME, "CLOCK_REALTIME", showRes); #ifdef CLOCK_TAI
displayClock(CLOCK_TAI, "CLOCK_TAI", showRes); #endif
displayClock(CLOCK_MONOTONIC, "CLOCK_MONOTONIC", showRes); #ifdef CLOCK_BOOTTIME
displayClock(CLOCK_BOOTTIME, "CLOCK_BOOTTIME", showRes); #endif
exit(EXIT_SUCCESS); }
date(1), gettimeofday(2), settimeofday(2), time(2), adjtime(3), clock_getcpuclockid(3), ctime(3), ftime(3), pthread_getcpuclockid(3), sysconf(3), timespec(3), time(7), time_namespaces(7), vdso(7), hwclock(8)
La traduction française de cette page de manuel a été créée par Christophe Blaess <https://www.blaess.fr/christophe/>, Stéphan Rafin <stephan.rafin@laposte.net>, Thierry Vignaud <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard <fevrier@tigreraye.org>, Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>, Julien Cristau <jcristau@debian.org>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau@gmail.com>, Simon Paillard <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>, Denis Barbier <barbier@debian.org>, David Prévot <david@tilapin.org> et Jean-Philippe MENGUAL <jpmengual@debian.org>
Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.
Si vous découvrez un bogue dans la traduction de cette page de manuel, veuillez envoyer un message à debian-l10n-french@lists.debian.org.
12 février 2023 | Pages du manuel de Linux 6.03 |